Et pourquoi pas moi?
Je m'auto analyse. Je me psychotérapeutise. Bref, je me débrouille pour trouver des solutions toute seule, puisque Mme Truc quand j'étais ado, et Mr Machin lorsque j'étais jeune adulte m'ont bien fait comprendre que la plupart de mon stress, je le générais toute seule. Bon, je corrige, Mme Truc avait évoqué le fait que mes parents me mettaient la pression quand même un peu.
Alors je cherche, depuis ma tendre enfance, ce qui me fait être si négative et si peu sûre de moi au point de me détruire à petit feu maintenant... J'ai eu une enfance strict, d'abord élevé par papa et ma soeur et mon frère (maman était gravement malade) puis par maman et ma soeur et mon frère (papa gravement malade à son tour). Ensuite, donc, avec mes parents, ma soeur et mon frère. Ma soeur n'était pas bête, loin de là, mais était (et est toujours malgré notre rupture de communication) la BELLE de la famille. Blonde, jolie, un sourire parfait, une belle poitrine et du "sex appeal". Mon frère, c'était le sportif, le brun ténébreux qui faisait craquer toutes les filles. Loin d'être bête lui aussi, mais plus dans la pratique que dans la reflexion. Et moi? j'ai longtemps été la grande, grosse, gentille et l'intello de la famille. J'avoue, j'ai marché très très tôt, écris et lu très tôt également, j'ai une excellente mémoire et j'aime les choses bien faites. Bref, pendant très longtemps j'ai donc été considéré comme l'intello de la famille, la "bonne gamine" comme on dit dans "ch'nord". Sauf que, je n'ai pas eu le sourire ni la blondeur ni la poitrine de ma soeur. J'ai été très longtemps grosse et du coup, ma relation au sport est plus que conflictuelle. J'ai été très grande tout de suite, et coté séduction ça en a rebuté plus d'un, sauf les vieux qui voyaient en moi l'objet d'un fantasme (ouai ouai.. c'est du vécu les réflexions salasses). J'ai fait l'extrème coté poids, j'ai frolé l'anorexie sans les symptômes. Et là ma soeur faisait tout pour que je reprenne du poid (aurait elle eu peur que je ne lui vole la vedette? déjà que mes parents avaient tout quitté pour me faire suivre les études que je souhaitais???). Et justement, on arrive à cette première phase de stress intense. J'ai vécu mon adolescence complexée par mon physique, entourée de mes parents qui espéraient ma réussite et de ne pas avoir sacrifié leur précédente "vie" pour rien, le tout accompagné par leurs soucis d'argent qui nous ont tous bien pourris la vie (mais je ne leur en veux pas. J'ai toujours eu à manger, j'ai toujours été propre, j'ai toujours eu le matériel nécessaire pour mes études...). Et la pression a commencé à monter. J'étais dans une filière élitiste. Tous visaient les plus grandes études, les plus belles réussites. Ouai. J'étais pianiste moi, et des pianistes, y en a à la pelle. J'ai revu mon ambition de pianiste concertiste à la baisse... la preuve, suis prof en collège maintenant, rien à voir. Pourtant, ma prof de maths de 3° croyait en moi. Elle m'avait dit que j'irai loin, et que je prendrai math physique au bac, même avec les résultats que j'avais à ce moment là. La rencontre entre elle, maman et moi m'a fait du bien, j'ai amélioré d'un coup mes résultats.Pendant mes études au lycée, rien ne s'est arrangé. Je me suis cachée de plus belle derrière mon rôle de bonne copine pas trop bête ni trop intelligente. Mais un prof a cru en moi, le prof de physique. Il était persuadé que j'aurai mon bac haut la main, avec mention Bien. Il a presque vu juste, j'ai eu mention assez bien, grâce, entre autre, à la physique d'ailleurs. Et la prof de maths du collège avait vu juste, j'ai pris maths physique au bac...
A l'université, j'ai coulé. J'avais tellement pris l'habitude de ne pas me montrer que je ne savais pas faire mieux que le strict minimum. Je m'en sortais, sans plus. Mais en licence, ça n'a pas suffit. Il a fallu que je repasse 10 épreuves en septembre pour tenter d'avoir mon année. Je l'ai eu, de justesse. J'ai fait une maîtrise, histoire de prendre du recul et de retrouver la motivation aux études. Mais c'était pas le top. J'avais rencontré O. après quelques déboires amoureux. Il m'a aimé tout de suite, moi aussi, mais j'avais du mal à croire qu'il pouvait m'aimer, tant on m'avait menti avant.Parallèlement, j'avais commencé a apprendre le saxophone, et je m'en suis très vite bien sortie. Mon niveau d'étude me faisait avoir une "bonne place" au sein de l'harmonie et de l'école de musique à laquelle j'appartenais. J'ai même été jury de formation musicale.Mon chef et d'autres me voyaient comme la "repreneuse", celle qui aurait pu prendre la place du chef. Je crois que si j'étais restée dans le nord, c'est ce qui serait arrivé. J'ai failli faire une demande ERASMUS pour partir au canada. J'ai failli partir au Luxembourg pour faire des études de direction d'orchestre. J'ai eu peur. Je suis restée en France. J'ai passé le CAPES. J'ai eu l'écrit de justesse, l'oral aussi. Je l'ai eu grâce à mon "oreille absolue" et à ma facilité à diriger une chorale. Parce qu'apparemment je suis pas mal là dedans. Mais je n'y croyais pas. Je n'arrivais pas à me dire que oui, j'ai de vraies possibilités. J'ai fait mon année de stage (rien à voir avec celle qu'on fait maintenant!! et je n'en suis pas mécontente!) et j'ai eu un maître de stage absolument génial. Cela faisait dix ans qu'il avait des stagiaires. J'ai été la seule qu'il a tutoyé. Après une séance d'observation avec une classe de 4° (séance que j'avais trouvé nulle tellement je n'avais pas réussi à faire ce que je souhaitais) j'ai fondu en larmes et je lui ai dit que j'allais abandonner, que je n'étais pas faite pour ça. Et là, il s'est fichu en colère et m'a dit avec une très grande fermeté qu'abandonner serait une grosse bétise, que j'étais bien la seule stagiaire pour laquelle il ne se faisait aucun soucis, parce que justement, j'étais faite pour le métier et que c'était bien la première fois qu'il en était aussi sûr. J'ai continué, mais sans être convaincu de mes possibilités.
Je suis arrivée ici, depuis 7 ans maintenant. Je me suis faite ratatinée par des supérieurs ou des collègues qui eux, n'ont peut être pas de facilités mais ont du culot, du bagout etc... Sauf que, .... sauf que j'en ai assez. J'en ais assez qu'on me dise ce que je dois faire alors qu'on est pas dans la même matière. J'en ai assez qu'on me dise que je suis tout le temps fatiguée. J'en ai assez qu'on me juge sur ma naïveté. J'en ai assez qu'on me critique dès que je fais quelque chose et qu'il y a une mini faille. J'en ai assez. Tout ça, ça me bouffe pour tout et ça m'énerve. Surtout que cette année, c'est le pompom coté petites réfléxions blessantes...Alors maintenant je dis, pourquoi pas moi? Pourquoi me cacher hein? Je suis grande, pas si moche qu'on a essayé de me le faire croire, (même si j'ai de la rosacée et que j'ai eu justement une belle poussée en début de semaine), j'ai une put... de mémoire, je tape très vite à l'ordinateur et j'aime bien travailler à l''informatique, j'ai une petite culture mais j'en ai une quand même. Alors MERDE, j'ai envie de montrer qui je suis et d'arrêter de me cacher pour qu'on puisse encore plus me critiquer. Donc pour le moment, la simplification va être mise de coté, je vais cibler mon travail sur moi. Ouai, parce qu'être un peu égoïste n'a jamais tué personne...Paraît même que ça peut faire du bien...