Bilan #1
J'ai été a mon rendez vous. L'infirmière qui m'a accueilli était une toute jeune, mais très sympathique. On a à peine commencé l'entretien que les larmes ont coulé. Elle m'a posé une colle: "Vos douleurs provoquent vos angoisses. Mais qu'est ce qui provoque vos douleurs? Pourquoi êtes vous si anxieuse au quotidien?".. et là.. le blanc... puis question après question, l'idée que ma maman n'y serait pas étrangère...
Le reste de l'après midi j'ai eu mal au ventre, j'étais mal. Mais je me suis auto sermonée le soir et le lendemain, ça allait, jusqu'au soir où j'ai recommencé à me sentir mal. Le mercredi, atroce. J'étais pliée en deux par la douleur de mes courbatures en haut du dos. Le soir, Eléonore a dormi chez mes parents, O. est allé au boulot et moi j'étais seule. J'ai mis un temps fou à m'endormir, j'ai peu dormi, j'étais K.O. mais j'ai réussi à passer une nuit seule sans appeler à l'aide... Le lendemain, nous sommes allés voir la petite chez mes parents avant d'aller au RDV avec notre généraliste. O. traîne une gastro "sèche" depuis une semaine, il n'en pouvait plus. Sauf que la doc avait un retard monstre. Nous sommes partis mais je suis revenue 5 minutes après, craignant de l'entendre rouspeter au sujet de mes douleurs qui me faisaient si mal et qui n'étaient que psychosomatiques... J'ai laissé passer la dame et son fils avant moi. J'étais la dernière patiente. Elle m'a reçu, osculté vite fait (je suis tendue comme une arbalette) et elle m'a écouté. J'ai parlé, comme jamais. J'ai pleuré, de fatigue, de lassitude, de desespoir peut être. Je lui ai dit que je craîgnais sa réaction par rapport au sujet de ma visite mais elle m'a rassuré en me disant qu'ils sont là aussi pour ce que j'appelle de la "bobologie". Elle aussi, par rapport au peu que nous avons discuté, penche pour une forte impression de maman sur moi...Sa surprotection qui m'a étouffé, qui m'a fait vivre mon enfance et mon adolescence différemment des autres, et qui a crée un lien particulier entre mes parents et moi. Elle a perçu la jalousie de ma soeur, et la cool attitude de mon frère. Elle comprend mon malaise et m'a expliqué que là, médicalement parlant, elle ne peut rien pour moi et que c'est pour cela qu'elle a passé la main à des pros. Je suis sortie de là perplexe. Ok, ça semble venir de maman.. mais comment lui dire? J'ai été encore pas bien quelques instants.. J'ai rejoint Eléonore chez mes parents (O. était encore de nuit), je l'ai rassuré et couché, j'ai mangé puis je me suis lancée dans l'exécution de carrés en crochet au point serré devant "bones" (je ne regarde jamais chez moi!!). J'ai eu bien du mal à m'endormir, et pas seulement parce que je dormais chez mes parents. Le lendemain, j'étais fatiguée, Eléonore a été très matinale, mais j'étais mieux, plus détendue. J'ai passé la matinée avec maman... et là j'ai vu... elle a stressé pour rien, elle a rabaché plusieurs fois la même chose dans l'optique de se rassurer et d'occuper son temps, elle a fait à manger et c'était... fade... ça m'a choqué. Elle qui cuisinait si bien délaisse cela et ça devient sans goût. Et là j'ai compris: JE NE SUIS PAS ELLE, JE NE SUIS PAS COMME ELLE...
Hier et aujourd'hui, j'ai eu des douleurs... (je suis une pro de la douleur abdominale, pas un endroit de mon buste ne m'a pas fait souffrir maintenant....) Là tout de suite, j'ai une petite boule au sein gauche. Je ne m'inquiète pas encore. L'an dernier, j'en ai eu une qui a disparu au moment de faire la mamographie (un bon mois après quand même, vive la rapidité des RDVs!) Donc bon, j'attends de voir si elle reste encore un peu avant d'en parler à ma doc... J'ai toujours le corps très tendu. Ma doc m'avait donné un médoc pour dormir mais son temps d'action est trop long, et je suis dans le gaz trop longtemps le matin, du coup, je ne peux pas le prendre. On a aussi augmenté la dose de stresam. ça ça passe super, ma doc pense que ce n'est pas assez fort mais je ne peux pas me permettre plus.
J'ai RDV jeudi après midi pour savoir ce que l'équipe psy décide de me faire faire comme thérapie. J'ai dit que j'étais prête à tout pour m'en sortir. Je verrai si les suspicions avancées sont exactes, si l'amour maternelle est en cause...En attendant, j'ai gâché mes vacances à me laisser bouffer par ça, je n'ai rien fait. J'ai réussi a terminé un ensemble de lit pour le fils de mon amie. J'ai entamé donc ma thérapie crochetesque en réalisant des carrés au crochet. C'est facile et ça occupe les mains devant la télé. J'arrête de lire des bouquins sur la zen attitude etc.. j'ai l'impression que ça remue trop les choses plus que cela ne les calme. Je reprends peu à peu le chemin de la Ladylaeti d'avant: Je me maquille un peu, je mets du vernis, je remets des bijoux etc...pas de talons pour le moment, on verra plus tard. Pourquoi je fais ça? parce que au fond de moi,j'aime ça. Et maman? Maman elle ne se maquille qu'une fois tous les 36 du mois, s'habille trop grand et trop vieux, ne porte pas de bijoux...
Je ne suis pas elle... mais c'est même ma mère, et je l'aime....